Yvon Duhamel - une contribution exceptionnelle au monde du motocyclisme

Yvon Duhamel est un légendaire pilote qui a contribué de façon exceptionnelle au monde du motocyclisme au Québec et au Canada.

Né le 17 octobre 1939 à Montréal, Yvon Duhamel s'est intéressé dès un très jeune âge à un sport à deux roues, le vélo. Si bien qu’à 13 ans, il ouvrait un petit magasin de vélos et il fait l’acquisition d’une Whizzer, cette bicyclette dotée d’un moteur de 2 chevaux, sur laquelle il a arpenté les rues de Montréal. À 15 ans, un ami l'a laissé monter sur sa moto Triumph. L'accélération du Triumph séduit tellement Yvon que la semaine suivante, il achetait sa première moto, un modèle Triumph T100 500 cc.

À 17 ans, il commença à prendre part à des courses, tout d’abord sur glace, puis sur des pistes de terre. Le talent brut de Duhamel attire l’attention de George Davis, un grand promoteur de motocyclisme au Canada, qui le prend rapidement sous son aile. Davis a fourni des motos BSA pour les courses sur piste et sur route, et des machines CZ et Jawa pour les courses de motocross et sur glace. L’association entre les deux hommes est fructueuse et Yvon Duhamel remporta ses premières épreuves en 1961. Ces premiers succès ont jeté les bases de ce qui allait devenir une carrière de course sans précédent, celle d’un champion qui connaîtra du succès dans toutes les épreuves et catégories imaginables.

Les succès de Duhamel au début des années 60 lui valent d’être couronné à six reprises par la Canadian Motorcycle Association (CMA) qui lui décerna le trophée White remis annuellement pour la « meilleure performance d'un coureur canadien toutes disciplines confondues ».


Peu importe le type de courses, Yvon Duhamel répondait toujours présent. Sur glace, il a remporté les championnats seniors en 1961 et 1962 et le championnat expert 500 en 1968. Dans les épreuves de motocross, ses succès sont incroyables. En 70 départs, il enregistrerait 53 premières places, 13 secondes, trois troisième.

George Davis posa un autre geste qui aura une influence déterminante dans la carrière du pilote québécois lorsqu’il le mit en contact avec Trevor Deeley, le distributeur canadien de motos de marque Yamaha. Duhamel a donné à son nouveau commanditaire des victoires consécutives en 1968 et 1969 au Daytona 250 dans la catégorie des poids léger. En 1969, il obtenait la pole position au Daytona 200 et devenait le premier pilote à franchir le tri-ovale avec une vitesse de 150 milles à l’heure (à époque la qualification consistait à un tour de piste de l'tri-ovale du Daytona International Speedway). Duhamel ajouta de nombreuses victoires aux États-Unis et au Canada pour l'équipe Yahama de Deeley.

Les succès de Duhamel attirèrent l’attention d'autres fabricants de motos qui s’intéressaient à ses prouesses. C’est ainsi que Kawasaki lui a présenté une offre lucrative. Cependant, son étroite amitié avec Trevor Deeley de Yamaha le fait hésiter. Deeley a reconnu la capacité limitée du moteur de 350 cc de Yamaha à ce moment-là et connaissant le potentiel de Duhamel, lui a généreusement donné sa bénédiction.

Kawasaki produisait à cette époque des motos très puissantes à trois cylindres de 500 cc et 750 cc, et cette usine recherchait un coureur capable de piloter ces engins. Yvon s'est avéré être l'un des rares pilotes au monde à pouvoir maîtriser ces machines. Il a récompensé Kawasaki en leur donnant leur première victoire AMA à Talladega en Alabama en 1971. De 1971 à 1973, Duhamel a été le meilleur coureur de Kawasaki, remportant pas moins de cinq victoires : deux succès à Talladega et des victoires à Road Atlanta, à Charlotte en Caroline du Nord et une autre à Ontario en Californie.

À la fin des années 60, Yvon participa également à quelques épreuves sur piste de l'AMA Grand National. Son meilleur résultat a été une sixième place à Sacramento. De 1974 à 1976, Yvon a remporté de nombreuses courses de production pour Kawasaki sur sa machine Z-1. Ces courses finiront par évoluer vers l'AMA Superbike.

Au milieu des années 70, Yvon Duhamel s’est produit en Europe. En 1975, il a donné à Kawasaki sa meilleure performance de l'année, se classant cinquième du Dutch Tourist Trophy en 250 cc. Il participa aussi aux courses d’endurance, notamment les 24 heures du Mans et du Bol d’Or sur une moto de rue KZ1000 hautement modifié.

Sa passion pour la vitesse le mena à participer à des courses de stock cars de la série NASCAR. En 1973, il occupait la 15e position sur la ligne de départ du Gwyn Staley 400 disputé à North Wilkesboro en Caroline du Nord. Au volant d’un bolide Junie Dunlavey, Duhamel termina en 10e place d’une course remportée par le légendaire Richard Petty, Un autre top 10 de Duhamel en stock car survint dans une épreuve de 400 milles à Sanair.

Il s’imposa en course de voitures de sport, faisant équipe avec Jacques Duval et George Nicholas, remportant une épreuve d'endurance de six heures au volant d'une Porsche 911. Dans une autre épreuve disputée à Mosport au volant d'une Datsun 240Z, Yvon a triomphé devant des adversaires qui pilotaient des Corvettes ou autres voitures plus puissantes. Parti du fond de la grille sur une piste mouillée, Yvon occupait la deuxième position au premier tour et remportait cette course!

Il fut l'un des premiers véritables professionnels de la course de motoneige. Sélectionné pour conduire avec la première équipe de course de Ski-Doo en 1969, Yvon est devenu l'une des plus grandes stars. Il est sacré champion du monde à Eagle River au Wisconsin en 1970. Il a aussi établi un record de vitesse de 127,4 milles à l’heure. De plus, il a remporté une course de motoneige de trois jours reliant Winnipeg au Manitoba à St. Paul dans le Minnesota en 1972. Fait à noter : il a terminé le premier jour sur un seul ski, l’autre s'était cassé en début de course.

Pour sa contribution exceptionnelle au motocyclisme et à la motoneige, Yvon Duhamel a été intronisé au Temple de la renommée de la motoneige à St. Germain au Wisconsin en 1988, au AMA Motorcycle Hall of Fame en 1999, au Canadian Motorsport Hall of Fame en 1999, au Temple de la renommée de la moto du Canada en 2007 et au Temple de la renommée du Panthéon des sports du Québec en 2007.

Ses fils Mario et Miguel ont également fait carrière en motocyclisme.


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